Pour le photographe, la lumière est le matériau qui donne sa forme au monde.”
On raconte qu’au premier jour, le Divin créa la matière. Puis, il voulut créer la lumière, car sans elle il ne pouvait admirer sa création.
C’est la lumière qui nous révèle le monde. Elle découpe les caps, baigne les vallées, et scintille à la pointe des vagues. Elle prête sa chaleur à l’automne, et se fait blafarde en hiver. C’est elle qui au matin nous éveille et nous reconduit le soir au sommeil.
C’est en contemplant ses jeux célestes que j’ai compris sa vraie nature: la lumière n’est pas un objet terrestre, mais une force cosmique. Elle nous parvient d’une étoile, cette sphère irradiante suspendue à cent cinquante millions de kilomètres d’ici. Sans sa clarté et sa chaleur, il n’y aurait pas de vie sur Terre, et bien sûr, pas de photographie.
Au fil des saisons, j’ai su apprivoiser ses nuances, prévoir ses humeurs, et découvrir les lieux qui lui sont flatteurs; je m’en suis fait une alliée. La lumière est celle par qui tout commence, celle qui porte, et celle de qui, lorsqu’elle cède à la nuit, j’espère chaque fois le retour.
La science elle-même s’explique mal la nature de la lumière, car elle est à la fois onde et matière. Au cœur de la physique quantique, il est fort possible que la prochaine grande avancée de l’humanité provienne de l’étude de la lumière. Selon la théorie de la relativité restreinte énoncée par Albert Einstein en 1905, la lumière possède la plus grande vitesse atteignable dans l’Univers: filant à 300 000 kilomètres par seconde, elle met huit minutes à franchir la distance séparant le Soleil de la Terre. ◼︎