Déjà-vu, mémoire et photographie

Déjà-vu, mémoire et photographie
Déjà-vu — La photographie en tant qu'image trouvée et mémoire readymade

Le déjà‑vu est une brève expérience durant laquelle le temps semble avoir été mis en boucle.

Le moment se déroule devant nos yeux, au temps présent, mais il nous semble en tout point identique à un souvenir, à un événement que l’on aurait déjà vécu mais dont on ne parvient toutefois pas à clairement identifier l’origine.

La science suggère que ce phénomène ne serait dû qu’à une simple erreur d’aiguillage dans le cortex cérébral¹. Mais fort heureusement, le monde ne se limite pas à celui de la connaissance scientifique; ainsi, j’aime imaginer qu’il puisse exister une dimension parallèle à la nôtre, un monde où la totalité du temps et de l’espace serait accessible simultanément de manière non-linéaire. Le déjà-vu ne serait alors qu’un glissement entre ces deux dimensions, un «glitch» de l’espace-temps qui nous donnerait momentanément accès à cette autre chronologie. Lire

Cosmologie de la lumière

Cosmologie de la lumière
Photons intriqués — L’étude de la lumière est au cœur de la physique quantique

Pour le photographe, la lumière est le matériau qui donne sa forme au monde.”

On raconte qu’au premier jour, le Divin créa la matière. Puis, il voulut créer la lumière, car sans elle il ne pouvait admirer sa création.

C’est la lumière qui nous révèle le monde. Elle découpe les caps, baigne les vallées, et scintille à la pointe des vagues. Elle prête sa chaleur à l’automne, et se fait blafarde en hiver. C’est elle qui au matin nous éveille et nous reconduit le soir au sommeil.

C’est en contemplant ses jeux célestes que j’ai compris sa vraie nature: la lumière n’est pas un objet terrestre, mais une force cosmique. Elle nous parvient d’une étoile, cette sphère irradiante suspendue à cent cinquante millions de kilomètres d’ici. Sans sa clarté et sa chaleur, il n’y aurait pas de vie sur Terre, et bien sûr, pas de photographie.

Au fil des saisons, j’ai su apprivoiser ses nuances, prévoir ses humeurs, et découvrir les lieux qui lui sont flatteurs; je m’en suis fait une alliée. La lumière est celle par qui tout commence, celle qui porte, et celle de qui, lorsqu’elle cède à la nuit, j’espère chaque fois le retour.
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L’œuvre d’une vie

«La photographie est une manière d’apprendre à lire sa propre culture.» — Joel Meyerowitz

J’ai eu l’impression que tout ce que j’avais photographié jusque-là n’était qu’une sorte de répétition, une lente acquisition des outils et de la sensibilité nécessaires pour en arriver à prendre ces photos. C’était l’œuvre de ma vie.”

Christopher Anderson, photographe chez Magnum et collaborateur au New York Times

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Poussées et retenues

Notre création n’est jamais que le reflet des nos élans, de nos hésitations, de nos peurs — la somme de toutes ces poussées intimes qui, s’influençant l’une l’autre forment éventuellement notre propre vision de la vie. Pour moi, les moments les plus mémorables ne sont pas solitaires, mais partagés. Bien sûr, en tant que simple mortel, j’ai quelques préoccupations bien terrestres, mais dans l’absolu mon but est de laisser des images qui sauront me survivre. Mon souhait est qu’elles portent en elles suffisamment de sens pour habiter la mémoire des gens du futur.
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On prend une vraie photo en temps réel, peu importe son niveau de conceptualisation.”

Annie Leibovitz, entrevue pour «L’album d’Annie» chez Taschen

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