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images © 2023-2024 Rico Michel
Le déjà‑vu est une brève expérience durant laquelle le temps semble avoir été mis en boucle. Lire
Portraits dans la cité Photographies de Rico Michel
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Le déjà‑vu est une brève expérience durant laquelle le temps semble avoir été mis en boucle. Lire
Bien entendu, l’image photographique ne peut, comme le fait la peinture, aspirer à une abstraction pure. Cela est du à sa définition: elle est un mécanisme qui permet de fixer l’image d’un objet réel¹. Un dispositif optique, comme un objectif ou un sténopé, capte la lumière ambiante et la projette sur une surface photosensible. Cette surface, qu’elle soit une pellicule argentique ou un capteur numérique, va réagir à différents degrés selon l’intensité de la lumière reçue; elle peut ainsi enregistrer l’image momentanément projetée par l’objectif.
Les peintres abstraits ne cherchaient pas à renier la réalité, mais plutôt à faire avancer la peinture en la libérant des contraintes formelles du réalisme. Ils ont dégagé le vocabulaire qui lui était propre en la ramenant à ses éléments essentiels: la matière, la forme, la couleur. La peinture ne devait plus rien au reste du monde: elle valait en elle-même. C’est cette pensée qui sous-tend tout l’art moderne du vingtième siècle. Lire
«Je voulais aller au bout de la photographie»
Daidō Moriyama publie en 1972 un des chefs-d’œuvres de la photographie moderne: «Shashin yo Sayōnara» (Adieu, photographie). On trouve dans ce livre photo de 308 pages un continuum d’images en noir et blanc à la limite de l’abstraction. Certaines de ces images, selon Moriyama, ont été recomposées à partir de chutes de pellicule trouvées sur le plancher de la chambre noire. L’ensemble est pourtant d’une parfaite cohérence: il repousse les limites formelles de la photographie tout en affranchissant son discours de tout devoir de réalisme. Moriyama, clairement, désirait «aller au bout de la photographie».
Le travail de Moriyama n’est certainement pas facile d’approche pour un observateur occidental. On n’y trouvera pas d’image uniquement séduisante à laquelle on pourrait réduire toute son œuvre. Sa démarche, bien qu’essentiellement urbaine et imprégnée de culture médiatique, reste fidèle à la pensée orientale: elle accorde peu d’importance à l’image individuelle et ne trouve son sens que lorsqu’on l’envisage dans son ensemble. Lire
«Je crois que le quotidien est parsemé de petites fentes, des ouvertures qui permettent d’accéder à un autre monde.»
— Daidō Moriyama
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En lisant «Mémoires d’un chien», je me suis imaginé en Kerouac japonais, faisant la route avec Daidō. Nous cherchions à nous égarer dans l’espace-temps, à la recherche de cet état où, privés de nos repères habituels, nous en viendrions à confondre passé, présent, mémoire et imagination. Daidō n’était pas nostalgique. Il ne cherchait pas une image mémorable, mais l’image de la mémoire elle-même.